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REGISTRES D
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que l'on ne doibt, loutesfoys soubz le bon plaisir du Roy, aucunement admectre ne recevoir en ceste-dicte Ville ladicte blanque ou beneficiale, pour plu­sieurs bonnes et justes considerations proposées en lad. assemblée.
BLANCQUE.
Et quant au faict de la blancque ou beneficiale, dont ample mention est faicte en l'assemblée du jour d'hier et cy dessus transcripte, la matiere mise en deliberation, a esté conclud et deliberé
CCCCLI [CXXXVIII]. ---- [RECLAMATION Du] Sr DE LA MARCILLIERE [au SUJET DE SA TAXE.]
i4 juillet 1571. (A, fol. 190 v°; B, fol. 99 r°.)
Ce jour d'huy, quatorzeiesme jour de Juillet mil cinq cens soixante unze, est venu au Bureau de la Ville de Paris, me Claude Berziau f1' de la Marcil­lière, Conseiller du Roy en son Grand Conseil, le­quel a declaré que, quatre moys a ou environ, on auroit vendu sa maison, où il estoit demeurant, assise en cesle Ville de Paris, pour sa commodité, en esperance d'aller demeurer hors ceste ville et faulxbourgs, neantmoins il auroit esté cottizé à la somme de cent livres tournois pour les trois cens mil livres accordez au Roy. Suppliant Mes­sieurs, pour ces occasions et aultres,de le voulloir
tenir quicte et deschargé de ladicte somme de cent livres.
Auquel s' de la Marcillière a esté faict responce que ladicte taxe a esté faicte par messieurs les Com­missaires deputtez par le Roy pour faire les depar­tement et coctizations de lad. somme de trois cens mil livres, qui en ont signé les roolles et chargé le Receveur de ladicte Ville d'en faire recepte ; à la­quelle taxe partant ilz ne peuvent toucher, ains se retire ledict sr de la Marcillière par devers le Roy ou lesd, sieurs Commissaires, ainsy qu'il verra bon estre <2'.
CCCCLII [CXXXIX]. — Advis touchant les cuisiniers.
i4 juillet 1571. (A, fol. 191 r°; B, fol. 99 v°.)
"Veu par les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris, la requeste presentée au Roy par Jean de Carneaulx, Inocent Sanson, Lecamus, Nicolas Drappier, Anthoine Croquemort et Jehan Louchet, cuissiniers en la Ville de Paris, sur ce qu'ilz remonstroient h Sa Majesté que en icelle Ville il y avoit plusieurs personnes, comme rôtisseurs, porteurs de hottes, crocheteux et aultres gens mal expérimentez en l'art de cuisine, qui ordinairement
entrepreignent à faire nopces et festins; lesquelz, d'aultant qu'ilz n'ont cognoissance des viandes ny experience aucune aud. art de cuisine, pour n'y avoir esté nourriz, commectent infinies faultes, abuzans les personnes, et, qui pis est, les Saulces qu'ilz font prejudicient grandement au corps humain. Ce qui cesserait, s'il plaisoit à Sa Majesté créer et ériger l'estat de cuisinier en sa Ville de Paris en mestier de juré.
(l) Le Registre A porte par erreur Bergian. Il était fils de Robert Berziau, sieur de la Marcillière, conseiller au Parlement de Paris, reçu en i522, mort le 1" mars i544, et de Jeanne Burgensis.
<2' Les réclamations contre les taxes, dont on voit ici un exemple, durent être fort nombreuses, les unes portant sur la somme jugée trop élevée, les autres demandant une décharge totale. Il sera question plus loin (n°' CCCCLVIII et DV) de deux demandes de la première catégorie. Nous pouvons en citer trois de Ia seconde. Dès le 8 mai, M. de Villequier, dans une lettre adressée à M. Bri­çonnet, conseiller au Parlement, commissaire pour la répartition dans le quartier Saint-Germain-l'Auxerrois, réclamait pour lui el pour un sieur Roger, concierge de l'hôtel d'Anjou. Le duc frère du Roi avait donné à M. de Villequier tison petit logis» derrière l'hotel, pour y faire sa demeure pendant ses séjours à Paris; et celui-ci trouvait déraisonnable que, n'étant ni propriétaire ni locataire, on lui eût imposé une taxe. Le concierge, suivant lui, se trouvait dans le mème cas, et il demandait, de la part du duc d'Anjou, que tous deux fussent exonérés. Madeleine d'Avaugour, dame de Lescun, écrivit aussi, le 5 juillet 1571, à Claude Marcel, Prévot des Marchands, pour être déchargée de cent livres qu'on lui réclamait, prétendant que sa maison de Paris était entièrement occupée par des locataires, sauf une chambre et une garde-robe qu'elle s'était réservées, et que les locataires seuls devaient payer. (Minutes du Hureau de la Ville, Archives nat., H 1881.) Jean Dauvet, maitre des Requêtes de l'Hotel, avait de sou côté présenté une requête au Roi, afin d'étre rayé des rôles, parce que depuis trois ans il n'était plus domicilié à Paris. Par mandement du 21 août 1571, Charles IX invita le Prévôt des Marchands et les Echevins à faire droit à cette réclamation. (Archives nat., K 960, n° 7.)